Je dormais bien peinard quand aux coups de minuit,
Vient sonner à mes rêves, le démon de midi.
" Mais que fais-tu donc là, à venir m'embêter,
Que je dis, énervé… Laisse-moi roupiller !!!"
" Pardonne-moi, l'ami, mais je suis noctambule
Et il me vient soudain une idée ridicule.
Je voudrais devenir aussi peinard que toi
En étant monogame et fidèle à la fois.
J'aimerai être un ange le reste de ma vie...
Donne-moi le moyen d'aller au paradis."
" Mais ce n'est pas possible!.. Là-haut, tous les démons
Sont virés en enfer à grands coups de bâtons.
Même si tu te grimes en eunuque repenti,
En gentil capucin ou moine converti,
Tu seras découvert et tu seras châtié
Pour les nombreux péchés dont tu t'es rassasiés."
" Mais alors, comment faire pour trouver la quiétude?
Comment me libérer de mes viles habitudes…
Il y a forcément une façon magique
De pardonner aux gens leurs défauts illogiques."
" La seule que je connaisse serait la confession
Qui te permet d'absoudre toutes tes perversions.
Elle semble si commode que tous les grands fauteurs
L'utilise sans arrêt, comme des spéculateurs…
Tu te goinfres à gogo et tu demandes pardon
Pour mieux recommencer tes abominations.
Mais tu n'y a pas droit. Cela est réservé
Qu'à une certaine élite plus que toi dépravée."
" Je ne suis donc pas seul à fauter sur la terre !
Serions-nous condamnés tous à vivre l'enfer?…
Ce doit être infernal d'avoir chaud constamment
Sans que quelqu'un t'apporte un rafraîchissement."
" Dans ce cas, cher démon, t'as qu'à rester sur terre
En t'imposant l'Amour plutôt que tes chimères.
Et tu verras alors que le vrai paradis
N'est pas de rechercher ta jeunesse qui fuit,
Mais plutôt de garder, sans regret ni parjure,
L'être que tu choisis quand tu étais un pur."
" Maintenant, fiche le camp, je dois me rendormir
En oubliant tes vœux qui ne sont que délires.
Et ne m'embête plus, vieux démon de midi…
Je pars au paradis le reste de ma nuit..."