Ce matin, les amis, je me sens fatigué...
J'ai dormi comme un loir, tranquille et relâché,
Si bien que j'eus mes rêves qui se sont envolés
Et que, toute la nuit, j'ai dû courir après.
Pas un seul n'a cherché à venir me distraire;
Pas un seul n'a voulu que je sois mousquetaire
Ou chevalier servant d'une belle éplorée
Qui m'aurait accordé d'atteindre ses ferrets.
Si au moins, j'avais pu, agile, croiser le fer
Avec un noir rival, sur le pré, téméraire,
Je comprendrais pourquoi je suis si fatigué...
Mais pas même un mouton n'osa m'importuner.
Alors, pardonnez-moi, si je n'ai rien à dire
Ce matin, sur ces pages, où j'aurais pu écrire
Mes rêves d'autrefois, quand j'étais un enfant
Qui parcourait ses rêves sur un beau cheval blanc.